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Champion de France avec Ixos

Nicolas Blanc et Ixos. Le travail avec un chien de troupeau est une histoire d’interaction entre l’éleveur, le chien et les animaux. Faire plaisir à son maître est l’une des principales motivations du chien. « Il faut savoir le récompenser. »A. brÉhier

Avec son border collie Ixos, Nicolas Blanc a remporté le dernier championnat de France de chien de troupeau sur bovins.

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En polyculture élevage près de Vesoul, en Haute-Saône, (380 000 litres de lait bio sur 125 ha), Nicolas Blanc a toujours travaillé avec des chiens. Des associés particuliers qui lui permettent de manipuler et trier ses lots d’animaux seul, en extérieur mais aussi en intérieur. « Amener une vache au robot de traite ne peut se faire qu’avec un chien mature, pointe l’éleveur sélectionneur de montbéliardes. Travailler en bâtiment lui demande en effet d’aller à l’encontre de ses instincts qui sont de rassembler. Alors qu’il est habitué dehors à ramener les bêtes d’une parcelle sans en laisser une seule, en stabulation, on lui demande l’inverse en isolant un individu du groupe. »

Précieux outil de travail, le border est aussi un compagnon auquel on reste profondément attaché. À l’évocation de son ancien, Milord, un border puissant, « la rolls du chien de troupeau », on sent l’émotion percer chez le polyculteur éleveur de Boursières. Propriétaire de trois chiens (Ixos 9 ans, Roy 2 ans, Tea 5 mois), Nicolas Blanc travaille avec eux au quotidien sur les génisses et les veaux en particulier.

Ne pas mettre trop de pression

Il profite de ses déplacements pour former petit à petit les plus jeunes, entre 1 et 2 ans. « Je les emmène voir des génisses à inséminer prochainement. Si je sens le chien bien parti et bien concentré, il ramène le lot à la ferme. Si ce n’est pas le cas, je retourne le lendemain avec un chien aux aptitudes confirmées. »

En matière de dressage, il faut être à l’écoute des aptitudes de son compagnon et savoir attendre. « Lui laisser le temps de grandir est essentiel, souligne l’agriculteur. À 1 an, si un chien est “déclaré” (prêt), alors il saura gérer les bêtes. Le dressage est l’art de lui apprendre progressivement et avec doigté à mettre la pression sur les bovins, pour les contenir et les déplacer sans les agresser. »

Le comportement de l’éleveur a aussi son importance. Par son attitude corporelle, sa manière d’avancer, ses gestes et sa voix, il guide le travail du chien. « Au début, je n’étais pas un bon meneur, estime Nicolas. Je regardais trop le chien, pas assez les animaux. D’un tempérament bien trempé, je mettais aussi trop de pression sur le chien. » Les formations réalisées avec Idele, les rencontres et les concours locaux organisés par l’ACT 70, l’association départementale des chiens de troupeau qu’il a présidée dix ans, l’ont aidé à s’améliorer. « En sortant de son exploitation, on progresse beaucoup plus vite, on renforce le dressage. »

Anne Bréhier

© nicolas blanc - Le 14 août en Haute-Loire. Nicolas Blanc et son chien Ixos remportaient le championnat de France sur bovins. Depuis 2003, qualifié ou non, l’éleveur suit toutes les finales nationales, de belles retrouvailles amicales et professionnelles.nicolas blanc

© a. brÉhier - Les oies. Bonnes gardiennes de la ferme,elles sont un premier support de dressage pour les chiens de troupeau à partir de 5 mois. Avant cet âge, priorité est donnée à l’éducation canine de base : écoute, rappel, conduite en laisse. a. brÉhier

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